Publié le 09/02/2022
Thibault Labarre, responsable de la Recyclerie Sportive de Mérignac
Mérignac. Samedi 15 Février 2020. 11h.
Thibault avait rejoint son local dans la matinée et bricolait encore quelques meubles pour la crémaillère qui devait avoir lieu pendant la soirée. Ce jour-là, elles·Ils étaient trois à l’aider pour la préparation des festivités. Marc et Bérénice, les responsables générales·aux du projet Recyclerie Sportive à Bordeaux et Paris, mais aussi Marjorie, la compagne de Thibault.Quatre dans une recyclerie de 250 m2 qui paraissait temporairement bien vide au vue de son immense capacité. À gauche l’accueil, à droite des étagères attendant patiemment l’arrivée de nouveaux objets. Et cela tombait bien, ils étaient le droit d’entrée de la soirée qui se préparait.
Lorsque Thibault avait décidé de repenser son avenir professionnel, il était encore fonctionnaire sportif au sein d’une petite municipalité. L’aspect social de son métier lui plaisait, mais il lui manquait cette petite chose qui l’empêchait de s’épanouir comme il l’aurait souhaité. Ce sentiment grandissait chaque jour en lui. Il était comme balancé entre sa passion pour le sport, le social et son envie irrémédiable de participer à la construction d’un monde qui devait encore bâtir ses plus grands changements. Économiques, sociaux, environnementaux. À l’âge où peu de ses ami·e·s s’y intéressaient, Thibault en avait lu assez pour développer une profonde sensibilité autour de ces sujets. Il n’aurait su dire comment nipourquoi, mais une chose était sûre, il nourrissait ça en lui. Ce truc qui lui avait toujours dit de faire attention, et de pousser coûte que coûte son entourage à évoluer dans cette direction. D’argumentations en énervements, il avait très vite constaté qu’aucun de ses propos ne fonctionnait, ou en tout cas ne menait à ce qu’il aspirait. Protéger ce que notre environnement nous a, nous citoyen·ne·s, confié. C’était en grandissant que Thibault avait commencé à se dire que les actions parlaient ô combien plus que les mots. En essayant, lui, d’agir au mieux pour notre planète, il espérait parallèlement montrer à son entourage que lechangement n’était pas seulement urgent, il pouvait être commencé par tous·toutes et dans chacune de nos actions. Et c’était en arrivant au bout de son engagement en tant que citoyen, qu’il avait souhaité faire grandir ces convictions dans sa vie professionnelle.
À force de recherches, Thibault avait rapidement vu que le secteur de l’environnement était bouché, mais qu’il restait beaucoup à faire dans le domaine écologique sportif. Fin 2018, de clics en clics, de pages en pages, il s’était arrêté sur la Recyclerie Sportive de Paris. Le projet paraissait simple et concret : collecter du matériel d'occasion pour lui donner une seconde vie. Un concept qui l’a convaincu sans spécifiquement s’y projeter en tant que salarié, mais assez pour avoir l’envie de les contacter. Le premier échange avec Marc l’a emporté par sa fluidité. Un bordel sans nom résidait dans sa tête, dans son esprit, mais il s’était trouvé que Marc et Bérénice réfléchissaient au lancement d’une recyclerie hors de Paris. Avant de les rencontrer, il n’était pas dans l’idée de se lancer, mais un mois et demi après la première prise de contact, les chemins de Thibault et Marc ont réellement pu se croiser le temps d’un délicieux dîner bordelais. Sans précisément pouvoir l’expliquer, autour de cette table, Thibault s’était senti bien, compris, écouté. Tout lui avait poussé à croire qu’il en avait été demême de l’autre côté. Pour preuve, dès l’été 2019, après plusieurs échanges, Marc et Bérénice ont pris la décision de lancer une nouvelle recyclerie à Bordeaux, et l’ancien fonctionnaire sportif avait été désigné pour prendre la tête de cette franchise. Du mois de juillet à celui de novembre, ils avaient à trois multiplié les recherches sans succès jusqu’à l’appel à projet de leur actuel promoteur immobilier. L’idée avait semblé intéressante : rassembler dans un espace partagé des structures issues de l’économie sociale, solidaire, et environnementale.
C’est au sein de ce lieu que Thibault se retrouvait en ce 15 février. Lorsqu’il monta les derniers meubles, il le fit sans ressentir le moindre petit stress. Il avait simplement hâte de découvrir toutes les réactions. Ce soir-là, seul·e·s les ami·e·s étaient attendu·e·s, mais l’endroit se devait tout de même d’être accueillant. Après la pause-déjeuner, ils fignolèrent tous·toutes les derniers agencements de la partie du local à leur disposition, et entamèrent un badminton improvisé sans pression. Les heures passaient et la crémaillère approchait. Encore plongé dans leur match à 18h30 passé, peu auraient pu imaginer que cette soirée clôturait des mois de pré-travail stressants et acharnés. Au fil de l’eau, les invités sont arrivé·e·s, tous·toutes muni·e·s de leurs objet sportifs, le fameux ticket d’entrée. Une véritable réussite qui fut accompagnée de snowboards, clubs de golf, skates, rollers, ou encore de vêtements. Rempli de fierté, Thibault observa ses plus proches ami·e·s se baladerà travers des lieux qu’il avait lui-même pu créer. Il a aimé les contempler, il a aimé les regarder s’amuser, pour certain·e·s essayer toutes les activités. Une récompense qui ne lui faisait rien regretter, même aujourd’hui en ces temps commercialement compliqués.
RETROUVEZ THIBAULT ET LA "RECYCLERIE SPORTIVE"
215-219 avenue de la Marne, Mérignac 09 81 08 80 85
Horaires
Du mercredi au vendredi de 13h à 19h Le samedi de 10h à 19h